C’est parfait !

L’extraordinaire se trouve sur le chemin des gens ordinaires.

Paulo Coelho, Le pèlerin de Compostelle

« Sois parfait » aurait pu être le titre de cet article, tellement ces deux mots règlent le quotidien de beaucoup d’entre nous. Moi la première ! J’ai longtemps pensé qu’être perfectionniste était une qualité. Je me suis rendue compte avec le temps que c’est plutôt un défaut. Dans mon cas, presque une règle de conduite qui a parfois venir abimé ma qualité de vie.

C’est presque un mantra qui nous accompagne depuis le plus jeune âge avec la complicité de parents, grands-parents, maîtres, maîtresses et compagnie pour qui on dirait que le seul modèle de réussite et épanouissement passe par cette obsession par la perfection.

Faire toujours mieux et toujours plus, car ce n’est jamais assez. Mais pourquoi ? Et dans l’intérêt de qui d’abord ?

Le perfectionnisme nous pousse à être très exigeants

Etre perfectionnistes nous pousse à être très sévères et très durs envers nous-mêmes. A ne jamais nous sentir à la hauteur, jamais satisfaits même lorsque nos actions répondent à l’objectif que nous étions fixé. Nous pouvons devenir maniaques et mettre mal à l’aise les personnes autour de nous. Inflexibles sur le niveau de qualité exigée, nous demandons aux autres de se plier à notre échelle de perfection. Cette manie de perfection est la nôtre, pas forcément la leur. Je pense à nos enfants, à nos conjoints, à nos collègues aussi.

Arrêter de chercher la perfection pour s’accepter

Je me force depuis quelque temps à identifier mes excès dans ce sens et me mettre des limites. Je me résolue à m’accepter telle que je suis, je me félicite pour ce que j’ai construit. Je pense qu’en effet, la plupart du temps nous nous mettons la pression tous seuls. Nous pensons mériter l’attention, l’amour, les éloges, l’écoute, une augmentation, uniquement car notre travail et notre comportement sont impeccables et sans défauts. Mais en agissant ainsi, nous risquons de continuer cette quête à l’infini, à la recherche de cet idéal de perfection, sans jamais l’atteindre. Et le raccourci que nous faisons est de nous dire que nous ne méritons pas cette attention, cette écoute, cet amour, cette augmentation qui comptent tant à nos yeux.

Mes actions ne sont peut-être pas parfaites, pas moi

En réalité, dans un tel mode de fonctionnement, c’est la croyance de base qui est fausse : penser que si nos actions ne sont pas parfaites, nous ne le sommes pas non plus. Et que sans cette perfection ultime, rien de parfait ne nous arrivera jamais. C’est de cette idée qu’il faut se libérer et accepter à l’opposé que nous pouvons bien faire les choses et nous en arrêter à ce stade. Ce qui compte est d’avoir fait de notre mieux, avoir donné notre maximum, malgré des détails qui nous ont peut-être échappés.

Se libérer du perfectionnisme pour vivre mieux

Nous sommes ainsi libérés, nous dégageons du temps pour faire autre chose, nous récupérons de l’espace mentale pour vivre mieux et être en paix avec nous-même. De cette façon, nous arrêtons de procrastiner, d’attendre, de nous plaindre, de nous sentir mauvais et pas à la hauteur, nous apprenons à déléguer, à laisser faire aussi aux autres à leur façon, même si ce ne sera pas fait comme nous l’aurions fait. Nous risquons même d’entreprendre la route de nos rêves et qui sait, d’être heureux !

J’essaie alors d’agir, de faire au lieu d’attendre, d’essayer et prendre le risque de me tromper car en me trompant, je ne peux que m’améliorer la fois d’après. Et ce sera parfait pour moi là où je déciderai de m’arrêter.