C'est moi

Covid 365

Un an jour par jour avec ce nouveau mode de vie

Cela fait déjà un an pour moi et ma famille que nous vivons dans cette étrange dimension provoquée par la première pandémie mondiale de notre génération. Un an car, de retour à l’époque d’un séjour en Italie au moment où le Covid faisait son entrée officielle en Europe, nous nous étions auto-confinés pour protéger notre entourage et celui de nos enfants.

Tout paraissait si étrange et bizarre à l’époque, certains ne comprenez pas notre choix et le trouvaient sans doute exagéré; d’autres commençaient à prendre enfin sérieusement conscience de l’ampleur de cette maladie et des changements qu’elle aurait engendrés; d’autres encore nous ont immédiatement manifesté toute leur solidarité.

Et les mots changement et solidarité ce sont ceux que je veux retenir de toute cette histoire. Changement, car rien n’a plus été pareil depuis le jour où nous nous baladions par les rues d’une ville de Milan étrangement déserte, où nos amis italiens, que nous venions d’embrasser, nous regardaient finalement entre la peur et l’incrédulité d’avoir commis un geste interdit. Les regards de suspicions dans le métro, les pas accélérés à la sortie des magasins.

Tout d’un coup nous étions devenus tous égaux face à l’imprévu, face à l’incontrôlable, même si certains continuent encore de penser d’être intouchables.

Et puis, la solidarité, car ce n’est qu’avec un esprit solidaire que nous avons pu faire faces aux horreurs de la Covid, aux hôpitaux blindés, aux cimetières remplis, aux maisons de retraite cloitrées, aux enfants isolés. Ce n’est que grâce à la solidarité aussi que nous pourrons nous en sortir, que ce soit pour le respect des mesures de protection, ou pour l’accès aux vaccins.

Mais je n’y vois pas que du négatif dans la spirale Covid, car tant de choses ont changé dans ma vie et dans celle de beaucoup de personnes autour de moi.

Ces confinements forcés nous ont obligés à nous recentrer sur nous, sur nos familles, sur notre nid, sur nos valeurs. Débarrassés de la routine, du temps perdu dans les embouteillages et les transports en commun, des plannings remplis entre l’école des enfants, le sport, le travail, les RDV médicaux, les loisirs et les sorties aussi …nous avons pu d’un coup disposer de temps pour réfléchir, pour faire le point, finir des projets, en lancer d’autres. Se poser au lieu de machinalement toujours aller.

Moi je l’ai pris tout ce temps, peut-être pas de suite car j’étais déroutée, mais petit à petit mes yeux se sont ouverts pour de bon et, à force de mieux regarder, j’ai vu plein de choses en moi, dans ma vie, dans mon quotidien qui était devenues invisibles depuis longtemps.

J’ai regardé aussi mon passé avec les yeux d’aujourd’hui et je me suis projetée vers mon future autrement. Certaines vérités étaient là depuis toujours, mais je me suis comme libérée d’un voile d’hypocrisie et de crainte, pour enfin les voir à nouveau.

J’ai fait le tri aussi : dans ma maison, comme dans mes relations, dans mes choix, dans mes envies, dans mes projets. Je ne m’étais plus reposé certaines questions depuis tellement longtemps, que j’eu l’impression d’être branchée sur pilote automatique : j’allais, j’allais, j’enchainais, mais vers où ?

Alors, je me suis arrêtée pour tester de nouvelles recettes, dépoussiérer celles de mon enfance, faire du pain moi-même. J’ai pris du temps pour vraiment jouer avec mes enfants, et pas qu’entre deux tâches ménagères, pour reprendre à faire du sport, pour marcher toute seule, pour manger à midi dans mon jardin avec mon mari. Pour lire, écrire, trier mes photos, pour refaire la déco. Pour profiter des petits plaisirs de la vie, en réalisant que, la plupart du temps, ils représentent aussi nos plus grands bonheurs.  

Je me suis rappelée de qui je suis, d’où je viens et de tout ce que je ne veux plus être. Et j’ai créé mon blog !

Celles-ci se sont pour moi mes plus belles victoires face à cette pandémie, qui m’aura provoqué aussi pas mal de douleur, mais m’aura fait grandir en même temps.

Certes, la famille en Italie me manque, sortir avec mes amis me manque, aller au resto me manque, partir en voyage avec légèreté et insouciance me manque, mais je suis sûre que saurai apprécier encore plus tous ces petits et grands plaisirs une fois que je les aurai retrouvés.

Alors, je pense que cela vaut encore la peine d’être solidaire, d’accepter le changement et de patienter, dans l’attente de tourner pour de vrai cette page signée ‘Covid-19’.

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