Qu’est-ce que tu as dit ?!
Le troisième Accord Toltèque
Lors des vacances de Noël (oui, ça date !), je me suis lancée dans la lecture du troisième accord Toltèque. Cet accord est bien évidemment lié aux autres qui composent ce code de conduite en quatre parties. Le troisième des quatre fondements Toltèque nous dit « ne faites pas de suppositions ».
Alors, me voilà impliquée dans une lutte avec mes plus mauvaises habitudes. Lève la main qui n’a jamais interprété à sa façon les mots d’autrui. Qui n’a jamais projeté sur les autres ses propres pensées. Qui n’a pas accusé l’autre, lors d’une discussion, d’un propos jamais prononcé, mais juste interprété.
J’ai en fait l’impression que dans notre vie, nous faisons exactement le contraire de ce que ce principe nous suggère. Et je pense que le manquement à cet enseignement est la source d’une grande partie des disputes inutiles qui ont lieu au quotidien.
Cet accord nous invite à ne pas supposer ce que l’autre pourrait dire ou penser. Concrètement, il nous dit d’arrêter d’interpréter sans cesse. Et c’est bien une réélaboration du deuxième accord qui nous disait de ne pas faire une affaire personnelle de tout ce qui se passe autour de nous.
L’enseignement du troisième accord Toltèque au quotidien
J’ai réfléchi aux situations de tous les jours qui pourraient être sauvées par l’application de cet enseignement. J’ai identifié dans les pages du livre des conseils simples pour éviter de faire tout une histoire d’un rien, sur la base d’un ‘a priori’ infondé. L’exercice n’est pas toujours évident pour moi. Me faire des films sur ce que les autres peuvent penser, avant même qu’ils ouvrent la bouche, est ma spécialité ! Attribuer de l’importance à ces déductions, c’est l’étape d’après. J’ai alors fait une liste avec des suggestions concrètes pour m’aider à me libérer de cette façon de faire. Les astuces données peuvent avoir l’air banal. En réalité, en y réfléchissant, on se rend compte que leur banalité compose notre vie. C’est à partir des situations simples que nous pouvons acter le changement. Alors, ça peut valoir la peine d’essayer.
Voici mes 4 idées pour tirer le mieux de ce troisième accord.
1. Poser des questions au lieu de faire des suppositions
C’est aussi simple que ça et je dois dire que je n’ai pas du mal à appliquer ce conseil. C’est peut-être culturel, mais je n’ai pas de problème à demander si quelque chose n’est pas clair pour moi. Je peux facilement admettre de ne pas avoir compris. Et redemander une deuxième fois aussi. Et c’est vrai, que c’est bénéfique d’en avoir le cœur net, au lieu de s’apitoyer avec des mauvaises interprétations. Je me rends compte que ce n’est pas le cas pour tout le monde. Je vois souvent autour de moi des situations où l’orgueil ou la peur du regard des autres, empêchent cette démarche. Et portant, la question est souvent là, sur le bout de la langue, mais elle ne sort pas. Un dicton italien dit qu’il n’y a pas de plus savant que celui qui admet de ne pas savoir. Alors, osons demander ! Nous risquons juste que tout soit plus clair après.
2. Arrêter de supposer que tout le monde a la même vision que nous
Cette partie est un peu plus compliquée à appliquer. Nous avons souvent cette fâcheuse tendance à imaginer que les autres voient la vie exactement comme nous. Bien évidemment, ce n’est pas le cas et c’est bien là la beauté de notre humanité. Nous oublions souvent que nous sommes tous différents. Notre vécu est unique et nous avons tous une perception différente des choses. Nos sensibilités sont différentes aussi. Et elles peuvent changer selon le moment de notre vie. Voilà donc l’erreur à éviter : penser que les autres attribuent aux mots la même signification que nous. Comme disent les Toltèques : arrêtons de penser à la place des autres. Nous éviterions les nombreuses discussions où les reproches croisés s’enchaînent…sans que personne ait vraiment prononcé de vraies critiques ou d’accusations. Ça vous dit rien ? La dernière dispute avec votre conjoint, c’était pour quoi déjà ?
Essayez d’imaginer le jour où vous arrêterez de prêter des intentions à votre partenaire, puis à toutes les autres personnes présentes dans votre vie. Votre manière de communiquer changera complètement et vos relations ne souffriront plus des conflits engendrés par des hypothèses erronées.
Don Miguel Ruiz, les Quatre Accords Toltèques
3. S’efforcer d’être sincère envers soi-même
Les suppositions dont parle ce troisième accord, peuvent aussi être dirigées envers nous-mêmes. Combien de fois nous nous mentons, en nous donnant des fausses raisons. Notre esprit nous pousse à nous mettre des barrières pour éviter d’affronter nos propres peurs. Et voilà que nous repoussons un choix de vie, une reconversion, une décision importante. Nous interprétons nos actes et leurs conséquences avant même de les avoir réalisés. Nous supposons que nous sommes ou ne sommes pas capables de tel exploit. Sur quelle base ? Car nous faisons des hypothèses, nous interprétons et déformons la réalité. Posons-nous des questions, demandons-nous ce que nous désirons au fond. Il sera plus simple d’agir en conséquence, sans se figer derrière de fausses déductions. Notre parole sera aussi impeccable, sans aucun trait d’opacité. Nous arrêterons de ramener toutes les discussions sur un plan personnel. Et voici que les deux autres accords sont aussi honorés.
4. Prendre du recul, comme les Toltèques
Quand une discussion tourne mal, il faut apprendre à se détacher pour descendre d’un cran. Une technique, consiste à créer une vraie fracture verbale en utilisant des expressions qui calment le jeu. Dire ‘selon ma perception’ ou ‘quand tu as utilisé ces mots, je me suis senti…’. Ou encore ‘ce n’était peut-être pas ton intention, mais ton comportement m’a mis mal à l’aise’. Cette méthode est utilisée dans les techniques de communication non-violente. On l’apprend aussi à l’école à nos enfants. Elle est très simple, très bénéfique est conciliatrice. Je l’ai testée et validée à plusieurs reprises. Ainsi, nous expliquons bien à l’autre comment nous avons reçu ses mots, ses actions. Nous le mettons devant le fait que nous avons chacun notre propre sensibilité. Nous réalisons que nous sommes tous les deux en train d’en faire une affaire personnelle.
Et voilà, j’ai presque fait le tour de ce petit manuel vers la voie de la liberté personnelle. Il me reste un dernier accord, le plus élégant et inspirant des quatre, à mon sens. J’en parlerai dans un prochain article. Et attendant, vous pouvez réviser les deux autres et en appliquer les principes. Le premier accord, pour avoir une parole impeccable. Le deuxième accord, pour ne pas en faire une affaire personnelle.
2 Comments
Winnie
Excellent article ma chère Antonella !
Rien que cet accord pourrait éviter ou changer des milliers de confrontations au niveau individuel et collectif !
Merci pour tes réflexions 😉
Je t’embrasse,
Winnie
Antonella B
Merci, ma chère Winnie 😘