Trois, le roman de Valérie Perrin

Trois ados, trois amis, trois vies. Une longue histoire qui traverse les décennies, au rythme des petits et grands tracas du quotidien. Trois manières différentes d’apprendre l’amour, les relations, l’avenir. Encore un beau voyage dans le tourbillon émotionnel de la vie, grâce à la plume de Valérie Perrin.

Le résumé du livre « Trois », de Valérie Perrin

Nina, Etienne et Adrien. Ils sont amis depuis le collège, inséparables pendant toute leur adolescence. Ils partagent tout, ils forment un trio, un noyau soudé qui attire des jalousies. A trois, ils peuvent tout affronter. Chacun connaît et compense les faiblesses de l’autre. Chacun profite et s’alimente des forces de l’autre. Ils se gavent de musique et de bonbons les mercredis après-midi. Ils plongent dans la piscine municipale l’été, comme on plonge dans ses rêves la nuit. Ils adorent chanter, ils écrivent des chansons, ils ont formé un groupe de musique. Quand ils marchent dans la rue, ils se tiennent par la main, chacun a sa place attitrée, chacun est là pour soutenir l’autre.

Ils se tiennent, s’agrippent, se rencontrent, se précipitent, ils ont le temps. La nuit devant eux. Elle leur appartient. Être riches de l’instant. Les mains pleines. 

Trois – Valérie Perrin

Puis la vie passe sur leurs sourires, sur ces heures de farniente allongés sur le lit. La mort, la souffrance, les incompréhensions, les premiers amours, la séparation : une avalanche de changements sur ces petites âmes en devenir. Les routes de Nina, Adrien et Etienne se séparent. Chacun s’enferme dans son nouveau petit monde. La douleur d’un côté, le succès de l’autre, un couple, la solitude. Une certaine forme de vide pour tous les trois. Des vides qu’ils cherchent à combler à leur manière, avec le temps qui passe laissant sa trace.

Le trio se décompose, affaibli par cette distance qui se creuse. Les trois amis ont changé, ou on découvert qui ils étaient vraiment. Difficile de s’affirmer et de défendre son identité quand on est seul. Page, après page la voix narratrice se dessine différemment aussi. Elle nous dévoile autre chose, elle nous laisse voir un autre personnage qui prend de plus en plus de place dans l’histoire. Le trio se recompose, l’espace de quelques mois, pour accomplir une dernière, ultime mission qui les ramènera chacun sur son chemin.

La vie et la mort, toujours ensemble dans les romans de Valérie Perrin

Les deux dimensions de la vie et de la mort sont toujours très rapprochées dans les romans de Valérie Perrin. C’est comme si l’une était le revers de l’autre, deux faces d’une même médaille. Et c’est tellement vrai pour moi. On ne comprend vraiment la vie que quand on a connu de près la mort. Ce n’est pas une révélation angoissante, au contraire, c’est une prise de conscience qui devrait toujours nous guider. Un constat qui se répète dans les histoires tracées dans les trois romans de Valérie Perrin. Dans Les oubliés du dimanche, la vieillesse et la jeunesse dansent ensemble. Dans Changer l’eau des fleurs, le deuil et la mort sont aussi présents que la vie et l’amour. Dans Trois, malgré cette explosion d’énergie, d’insouciance et de rêverie, le roman nous conduit encore une fois vers un inévitable ‘départ’. Toujours sereinement, en plein conscience. Chez Valérie Perrin mourir est aussi évident et naturel que vivre.

C’était dans l’ordre des choses. On naissait, on mourait ; entre les deux, avec un peu de chance, on aimait, on était aimé, cela ne durait pas, tôt ou tard, on finissait par être remplacé. Il n’y avait pas à se révolter, c’était le cours invariable des choses humaines.

Les choses humaines – Karine Tuil

Réflexions sur le roman « Trois » de Valérie Perrin

Comme toujours, Valérie Perrin nous met face aux démons de notre passé, d’une jeunesse filée trop vite. D’une sagesse qui arrive trop tard, mais qui arrive. Elle nous montre comment nos plus grandes faiblesses bâtissent finalement nos plus grandes forces. Nous sommes le produit de notre histoire, tôt ou tard, tout refait surface et tout reste marqué dans nos gestes, dans nos choix.

Nous sommes exactement comme ces frères et sœurs qui se retrouvent après une séparation et n’ont rien perdu de leurs réflexes. Dès qu’on libère des adultes qui ont été mômes ensemble, l’enfance remonte à la surface

Trois – Valérie Perrin